Marie Goussé a le goût de la mémoire, qu’il s’agisse de celle des lieux ou de celle des matériaux. Les installations qu’elle conçoit se pensent toujours en fonction de l’espace qui les accueille, non pas au seul sens physique, mais aussi dans sa charge historique et symbolique. Après avoir travaillé dans de hauts lieux comme le Familistère de Guise, le site archéologique de Saint-Romain-en-Gal dans le Rhône, le parc Jean Jacques Rousseau d’Ermenonville, et pour l’été 2010 au musée dauphinois de Grenoble, elle proposera au Forum de Saint-Louis une exposition où la notion de refuge est centrale.
L’un des plus fertiles paradoxes de l’art de Marie Goussé est sa faculté de transfiguration. Voulant faire sentir la durée, elle s’en remet à des choses fragiles ou modestes. S’attachant à des idées et des sentiments, elle les traduit en une langue d’objets où les traces du quotidien servent de point de départ, et où la symbolique enfouie revient à la surface. De ses thèmes favoris, comme celui de l’habitat, elle fait des motifs non d’enracinement mais de partance.
C’est dire qu’elle nous place souvent à la fois dans l’ici et l’ailleurs. Car les refuges de Marie Goussé ne seront pas, selon ses propres dires, des lieux de retrait et d’isolement régressif mais des endroits où reprendre force, au contact d’un familier à jamais étrange.
Forum de la Ville de ST Louis, Euro district de BÂLE, entrée libre
Pendant Art Basel: performance au soir, lectures par Geneviève Koechlin et Laya Ulrich, improvisations musicales par Jérome Forher.
Articles de presse concernant cette exposition
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